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Test des deux batteurs virtuels

 

J'ai passé plusieurs jours à comparer BFD & DFHS. J'ai testé les deux logiciels sous Sonar 6.01 en mode VSTi (Bien que BFD posséde un mode standalone et un wrapper DXi offrant des petits plus sous Sonar).

Le but n'est pas de comparer la qualité sonore des échantillons, mais bel et bien les performances du logiciel pour une utilisation live, connecté à une e-drum (En l'occurence ici une Yamaha DTXPress III). Les fonctions de Bounce des deux logiciels n'ont donc aucune utilité dans mon essai, de même que les capacités d'automation ou la Groove Librarian intégrée à BFD permettant d'assigner des séquences aux notes midi.

J'ai collecté mes impressions et mesuré ce qui était possible. Ce test n'engage que moi, et je précise que je n'ai aucun interêt ou accord avec FXPansion ou ToonTrack. ;)

1 - Mise en service

Le temps de mise en service (temps après installation permettant l'utilisation réélle du soft) est quasiment identique. Le procédé est le même, on installe un plugin (3 plugins VSTi pour DFHS, 1 Plugin VSTi + 1 Plugin DXi + 1 Application Standalone pour BFD), puis on copie les banques d'échantillons sur le disque depuis les DVD.

L'interface de BFD est mieux conçue, car tout est accessible en permanence, alors que celle de DFHS est sous la forme d'un assistant, obligeant à de fréquents changements de pages lors de la mise au point d'un kit et de l'assignation des notes midi. Sous DFHS, le déclenchement du chargement en RAM d'un kit ne se fait que lorsqu'on atteind la page principale. Au chargement du projet, sous Sonar, il faut ouvrir la fenêtre principale du plugin DFHS pour que le kit soit chargé, contrairement à BFD qui charge le kit automatiquement.

Le mode learn des deux logiciels fonctionne de maniére similaire, BFD ayant en plus une section compléte spécifique pour la gestion de la charlé.

  DFHS BFD
Manuel La manuel est sommaire et uniquement en anglais. Le manuel existe en plusieurs langues dont le français. Cependant, seul le manuel anglais est pleinement exaustif et très détaillé.
Installation / Mise en service RAS RAS
Ergonomie

Le coté assistant n'est pas très judicieux à mon sens, il oblige à de fréquents changements de page lors de la constitution d'un kit et ses réglages.

Tout est disponible dans une seule vue et des boites dialogue non bloquantes (qu'on est pas obligé de fermer pour accéder à d'autres boites ou à l'interface principale du soft).
Souplesse DFHS permet de charger des fichiers de configuration globaux. BFD permet de changer, charger et sauvegarder des fichiers de configuration indépendants pour chaque partie du soft (keymaps, kits, mixer, réglages micros). C'est très déroutant au départ, mais cela s'avére redoutablement efficace à l'usage.

 

2 - Chargement des kits

Pour ce test, j'ai utilisé un kit de 438 Mo sous DFHS et de 468 Mo sous BFD, chargé en RAM sur les deux logiciels (pas d'utilisation du cache disque DFHS ni du direct from disk BFD). Encore une fois, il ne s'agit pas de comparer la qualité sonore des echantillons, mais la vitesse de chargement d'un kit de taille identique.

Les échantillons sont sur le même disque dur Seagate SATA II de 250Go, préalablement défragmenté et disposant d'une grande reserve d'espace libre.

BFD : 8s
DFHS : 12s

Il semblerait que DFHS charge les sons les uns à la suite des autres, alors que BFD utilise plusieurs threads simultanés pour le chargement. Cette qualité, essentielle pour une utilisation live (changement de kit rapide), est à l'avantage de BFD.

3 - Premiére Impression

La première impression est très similaire. On s'y croirait ! Mais rapidement, on se rend compte que les deux systemes ont leur limites en ce qui concerne le jeu en temps réél sur une e-drum. Ca manque cruellement de vélocités et ça ne répond pas toujours comme il faudrait. Les elements de DFHS sont plus variés et de meilleure facture de prime abord. Les toms sont très moyens dans les deux softs (avantage à DFHS tout de même), et ne sonnent pas toujours très bien sur les breaks rapides.

L'approche des deux softs est radicalement différente. ToonTrack a opté pour la simplicité d'utilisation et a tout basé sur son systéme de repisse. BFD dispose de beaucoup plus de fonctionnalités et de réglages, et la gestion de la repisse n'est qu'une de ces fonctionnalités (Moins évoluée que dans DFHS).

4 - Mise en oeuvre

4.1 Intégration sous Sonar

  DFHS BFD
Intégration Globale

Ce n'est pas le point fort de DFHS. Il s'intégre assez mal et il y a pas mal de bugs visuels. Le chargement d'un kit bien trop lourd par rapport a la capacité mémoire méne au plantage de Sonar.

 

Intégration exemplaire, au même titre que la plupart des autres softs.
Ergonomie

Le plugin est l'un des rares à souffrir de bugs d'affichage importants sous Sonar en mode "fenêtre flottante".

RAS
Pistes/Micros

Les pistes sont des agrégats stéréo aux noms abrégés, et sont au nombre maximum de 7.

Pour utiliser DFHS sous Sonar, il faut mapper et panner les 7 pistes de sortie vers 12 bus. Ce n'est pas pratique du tout !

Les cymbales n'ont pas de micro direct et passent uniquement dans les overhead par défaut. Ceci est génant si on veut gérer l'espace stéréo des cymbales autrement. De plus, diminuer les cymbales revient à diminuer aussi tout ce que l'on à choisit de faire passer dans les overheads.

Cela ressemble à une prise batterie classique, mais s'avére très génant lorsqu'on à pas soi-même assisté à la prise pour déterminer le placement stéréo des cymbales.

Les pistes sont clairement nommées et offrent un contrôle total et immédiat.

Chaque piste représente un micro. Il y a 14 micros pour un kit : Un micro direct pour chaque element et 3 micros d'ambiance (overhead, room & pzm).

Tous les elements ont un micro direct, y compris les cymbales, et la piste pzm (micros spéciaux captant les vibrations au sol) permet de donner du coffre au son.

Sous BFD on peut régler précisement la stéréo de toutes les pistes, et la largeur stéréo des pistes d'ambiance. Selon la version du plugin, on peut le faire depuis l'interface de BFD ou depuis le logiciel hôte.

Plugins

3 version du plugin sont disponibles :

Drummer, insérant 7 pistes stéréo

Cocktail, insérant 3 pistes stéréo

Percussionist, insérant 6 pistes stéréo

Chaque plugin dispose de sa propre librairie d'échantillons, destinée à un usage différent.

On ne s'interresse ici qu'a Drummer, le plus complet.

Un seul plugin disponible en 4 versions :

BFD Stéréo, inserant une piste stéréo dans l'hôte ce qui revient à tout controler depuis BFD. Ce mode est également utilisable sans hôte, grace à l'application BFD Standalone (parfait pour le live).

BFD Groups, insérant 4 pistes audio, une piste stéréo globale et les 3 pistes ambiances (Overhead, PZM & Room).

BFD All, qui insére 14 pistes audio correspondant à chaque micro du premier kit assignable sous BFD, ce qui permet un controle total depuis l'hote (volume & placement stéréo).

BFD Ultra, qui insére 28 pistes audio correspondant a chaque micro des deux kits utilisables en même temps sous BFD (Drums et/ou Percussions).

Exportation

Lorsqu'on exporte le projet audio pour créer un mix final, si on utilise le modéle d'exportation standard de Sonar "What You Hear", le fichier résultant n'est absolument pas fidéle à ce qu'on obtient depuis Sonar. Pour une exportation fidéle, il faut créer un groupe global Master et l'utiliser comme source d'exportation.

Aucune restriction

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4.2 La repisse

Sous DFHS, la gestion de la repisse change totalement la taille du kit. En fait, DFHS importe de nouveaux échantillons à chaque fois que l'on ajoute une repisse. Un kit avec élements directs et overheads qui fait 1Go peut rapidement faire 3Go si l'on active la repisse partout.

Sous BFD, la gestion de la repisse n'a pas d'incidence directe sur la taille du kit. Par défaut, la repisse se comporte comme une prise de batterie acoustique standard, et est donc activée. Le controle des repisses est moins poussé sous BFD, mais à mon sens plus réaliste par rapport à une prise classique de batterie, dans laquelle on ne passe pas son temps à les gérer. La repisse étant naturellement inévitable sur une prise acoustique, à moins d'être un affolé des Gate (et encore...) !

4.3 Gestion de la mémoire / cache

Les options cache (DFHS) & direct from disk (BFD), n'ont pas du tout la même approche.

Sous DFHS, l'option Cached permet de ne charger les sons qu'au fur et à mesure des besoins. Mais si on utilise une large palette de vélocités et de sons, cela revient à charger peu à peu tout le kit en RAM, tout en l'ayant sous une forme inexploitable avant un certain temps.

Sous BFD, le systeme DFD permet de reserver une quantité de RAM dite memoire cache et de lire les echantillons depuis le disque. Ce systéme est bien plus puissant, car le kit, même chargé à 5%, est totalement utilisable. Tout ce qui n'est pas dans le cache est lu depuis le disque et stoqué dans le cache pour utilisation ultérieure. Ce systéme permet de charger facilement des kits de plusieurs Go même si on n'a pas la RAM requise. C'est bien plus interressant à mon sens.

Puisque les échantillons sont en 24bits/44.1Khz sous les deux softs, ils proposent un mode 16 bit utilisable à tout moment et permettant de soulager la RAM. Le fonctionnement/gain de cette option est identique pour les deux softs. DFHS propose en outre un mode TPC dont j'avoue ne pas avoir compris l'intérêt par rapport au mode 16 bits en terme de gain de RAM.

Sous DFHS, si on charge un kit de 3Go alors qu'on a pas la RAM requise, cela conduit au plantage de Sonar. Sous BFD, quand la RAM disponible atteint un seuil critique, un message nous avertit que le chargement ne peut pas continuer sous peine de crash. C'est le cas également des plugins Native Instrument.

 

5 - Performances

DFHS s'avére légérement moins gourmant que BFD. Avec DFHS, j'ai pu descendre la latence de l'interface audio à 64 échantillons (le minimum). Cela introduit certes parfois des craquements, mais c'est possible, alors qu'avec BFD, impossible de descendre en dessous de 128 sans obtenir rapidement un décrochage audio sous Sonar.

DFHS propose plus d'articulations que BFD. C'est très interressant pour la production, beaucoup moins pour le live.

Comme dit précedement, le systeme Direct From Disk de BFD est bien plus performant que le systeme de cache de DFHS.

6 - Réactivité/Réalisme

Sous BFD, on peut regler précisement le seuil de declenchement de chaque échantillon de charlé, pas sous DFHS. Cependant, sous DFHS, la charlé réagit mieux, même si c'est loin d'être parfait.

En utilisation live, hormis en ce qui concerne la charlé, BFD répond mieux que DFHS. Même avec une latence réglée au minimum, DFHS semble avoir une latence interne supérieure à BFD, ne fonctionnant pourtant qu'a des latences externes supérieures. Sur les breaks très rapides, on se rend compte rapidement que la latence interne du soft devient génante.

Les roulements et roulés sur la caisse claire semblent mieux gérés par BFD, même sans activer le mode "anti-machinegun" qui doit certainement proceder à un fondu en entrée et en sortie pour chaque coup de caisse claire très rapproché.

7 - Conclusions

Indéniablement, le logiciel BFD offre globalement plus de possibilités que DFHS, qui a opté pour une plus grande simplicité d'utilisation. Ce qui ne signifie aucunement que DFHS est simpliste ! Le concept choisi par DFHS fait penser a celui de Battery de Native Instruments. Cependant, Battery II & III offrent une interface et une intégration sous Sonar exemplaire. DFHS est moins intuitif, et il m'a fallu parcourir le trop mince manuel a de nombreuses reprises. Plus simple, mais moins intuitif.

BFD est pour moi le "grand frére" de DFHS. Même s'il n'est pas exempt de défauts, loin de la, même s'il est moins performant sur certains points (gestion des repisses notamment et contrôle de la charlé perfectible), la façon dont il a été pensé semble plus mature, et plus facilement compréhensible par un batteur. On insére le plugin et on a directement les 14 pistes correspondant à chaque micro, que l'on peut regler comme s'il s'agissait des 14 pistes d'une prise acoustique. On joue sur Roland TD20-K ? Pas de probléme, à n'importe quel moment, on selectionne instantanement le fichier de keymap adécquat parmi ceux fournis ou ceux créés. Certes, DFHS aussi permet de changer de keymap, mais de façon moins souple.

Les échantillons, mais c'est très subjectif, se valent a mon sens. Il y a plus de diversité dans les élements DFHS de base, les caisses claires sonnent plus "vrai" à l'écoute, mais elles diposent de moins de vélocités et leur réglage à la prise (beaucoup d'harmoniques) est un choix qui me convient moins. Les prises ont été faites pour un usage immédiat, alors que sous BFD, il faut travailler l'équilibre des micros avant d'esperer entendre quelques chose de correct.

BFD est parfaitement adapté à une utilisation en live, DFHS nettement moins. Par contre, du fait notamment du nombre d'articulations disponibles (au détriment du nombre de vélocités cependant), DFHS apparait très interressant en programmation manuelle, ou retouchée d'après une prise avec une e-drum.

Voici pour terminer deux fichiers mp3 qui ont été enregistrés en live sur DTXPress III, et donnés à jouer à BFD et DFHS. La prise ayant été faite avec un keymapping midi basé sur le mode Superior de DFHS. Les fichiers n'ont volontairement pas été retouchés de maniére à apprecier la maniére dont les deux logiciels se comportent avec les ghosts notes désirées et indésirables (fréquentes en fonction de la sensibilité des triggers de l'e-drum). Les deux softs ont été utilisés sans aucune option spéciale qui leur est propre. Le son des deux kits est très différent, mais cela importe peu car encore une fois, le but n'était pas de tester la qualité des échantillons !

VERSION BFD

VERSION DFHS